LES EXPATS ONT DU TALENT : La startup de Catherine

Anne Ducognon - 17 juin 2022

Vous vous demandez comment vous épanouir en Angola après avoir suivi votre conjoint et avoir tout quitté ? Vous souhaitez lancer votre activité mais vous n'osez pas ? Le champ des possibles est très large, VEA vous propose une chronique sur des expatrié(e)s inspirant(e)s qui ont su relever le défi !

Bonjour Catherine,  vous êtes fondatrice d'Ekomeki, une startup qui propose d'investir du temps, pouvez-vous nous préciser quel en est le principe ?

Bonjour !

Ekomeki est une place internet qui propose la rencontre :

Investir du temps ?

Oui le talent et l'entreprise conviennent, par notre intermédiaire, d'un contrat par lequel l'un investit un temps convenu (ou l'accomplissement d'une tâche), et l'autre s'engage à verser (parfois sous conditions) des royalties. C'est une forme de rémunération future que l'on peut aligner sur le succès d'une opération, un niveau de rentabilité... Par exemple si vous vouliez créer une startup mais n'aviez pas les compétences pour monter un business plan, vous auriez probablement du mal à trouver des financements pour vous lancer. Et sans ces financements, du mal à payer les compétences pour monter ce business plan !

Grace à Ekomeki, vous pourriez trouver une solution pour sortir de cette situation. Vous aurez un business plan... Votre talent recevra des royalties, aura une nouvelle expérience à son actif, la satisfaction de soutenir un projet qui l'intéresse...

Comment est née cette idée ?

Cette idée est née de rencontres dans mes différents pays d'expatriation, de personnes qui ont des projets et d'autres personnes qui ont du temps, des compétences (les "conjoints suiveurs" par exemple) et une volonté d'aider mais qui ne savent guère comment s'y prendre. Ekomeki c'est un lien entre ces deux mondes qui se rencontrent rarement dans la réalité.

Qu'est-ce qui vous a décidé à vous lancer ?

Choisir de s'expatrier, être le conjoint suiveur, c'est faire le choix d'un équilibre de vie un peu différent de celui que l'on aurait eu en restant en France ; dans cet équilibre ma famille est la priorité, c'est vraiment l'objectif. J'ai de la disponibilité, de la flexibilité pour elle. Pour autant, j'ai toujours travaillé, cela fait partie de mon équilibre.

Après une dizaine d'années d'expatriation, je crois que j'arrivais un peu aux limites des possibilités d'épanouissement offertes par les contrats locaux. Je cherchais une solution qui me permettrait de garder cette disponibilité pour ma famille tout en étant une riche aventure pour moi... sachant que nous redéménagerons et qu'à chaque fois le temps de la gestion de l'arrivée, le temps de la gestion du départ sont à retirer du temps de ma disponibilité réelle sur place. J'avais besoin d'un projet qui s'adapte à moi finalement !

J'ai parlé de mon idée autour de moi et elle a commencé à prendre corps. Forte du soutien d'amis déjà entrepreneurs, je me suis lancée : j'ai monté un projet, définit le concept, étudié le marché, échafaudé un business plan, me suis rendue compte que l’idée trouvait un écho et du coup j’ai commencé à faire une plateforme avec des étudiants en informatique.

Ekomeki est une société française ?

Je pensais à l'origine lancer ce site pour l'Angola où je réside, je pense qu'il y trouverait un marché et pour moi c'était plus simple car j'étais sur place ! Et puis il y a eu le COVID ! Je suis rentrée en France avec mes enfants juste au moment où commençaient les premiers développements...

En France, après en avoir parlé un peu autour de moi, je me suis rendue compte assez rapidement que là aussi, il y a un écho à cette idée. Etre en France m'a permis d'incuber le projet, cela m'a donné confiance, je savais que mon idée avait une légitimité. C'est la période à laquelle j'ai trouvé mes associés.

Vous avez douté ?

Bien sûr ! Mon idée était nouvelle, et je ne connaissais rien au monde des startup ! C'est vraiment un monde à part, mais finalement pas plus complexe qu’un autre.

Où en êtes vous aujourd'hui ?

Je suis revenue en Angola et travaille à distance. Mes associés sont en France. La société existe depuis un an, le site est en ligne, les développements sont terminés.

Nous cherchons de nouveaux financements.

Nous sommes dans la phase de lancement commercial. Nous ne sommes pas encore une société qui a de la pérennité, il faut du temps. C'est pour cette raison qu'en revenant en Angola j'ai continué à travailler sur mon projet en France : je n'aurais pas eu le temps de lancer les choses ici, il faut plusieurs années de présence pour cela.

Quels sont les conseils que vous donneriez à ceux qui hésiteraient ?

Ayez confiance, il ne faut pas avoir peur de monter une entreprise !

Soyez patient, avancez en faisant des petits pas, remettez-vous en question et surtout ne perdez jamais de vue les raisons pour lesquelles vous le faites. Ne vous perdez pas dans votre projet !

Ne partez pas seul, entourez-vous.

Que se passe-t-il ensuite ?

Un jour je sortirai du projet car il aura grandit et mon poste ne me permettra plus de garder la flexibilité dont j'ai besoin pour ma famille.  J'en reviens aux raisons pour lesquelles je me suis lancée ! Je ne perds pas mon objectif de vue, donc je ferai autre chose !

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