Fin d’expat : Estelle DODGE

Estelle Dogbe - 21 janvier 2022

La communauté expatriée dit régulièrement au revoir à ceux qui ont quitté l'Angola vers d'autres horizons. Avec le COVID la rubrique « fin d’expat » a été un peu mise de côté mais nous souhaitons la relancer. Afin de transmettre leur expérience, nous leur posons quelques questions pour qu'ils nous confient un peu de leur vécu, de ce qu'ils ont aimé ou non le temps de leur vie angolaise. Nous relançons cette rubrique avec Estelle Dogbe qui partage avec nous son expérience en Angola.

C'est à mon tour de jeter un regard en arrière (1,5 an après avoir quitté l’Angola) et je dois dire que ça me donne beaucoup de « saudades » tant ces presque huit années ont été riches et forte en émotions, rencontres et la liste est encore longue !

Inondation au CACAJ mon 1er lieu de travail

Nom : Estelle Dogbe

Age : 41 (quand j’ai quitté l’Angola !)

Nombre d’année en Angola :  Presque 8 ans, notre plus longue expatriation jusqu’à présent

Occupations : Assez nombreuses ! Représentante du Samusocial International, Co fondatrice d’un groupe de volontaire pour les enfants des rues, Fondatrice du centre d’hébergement d’urgence « Vivencia Feliz » pour enfants des rues, en charge de la communication pour l’association parents prof de l’école internationale, et bien sûr bénévole au sein de l’équipe VEA... J’oubliais 2 enfants ! 

Originaire de : Un peu partout ! Jamais travaillé ni vécu en France depuis que j’ai fini la fac (seulement une petite année en fait) ! J’ai passé mes 20 dernières années sur le continent Africain dans différents pays pour différentes ONG.

Qu’est-ce qui t'a amené en Angola ? Le travail de mon mari

Où vas-tu pour t'échapper de Luanda ?

En dehors des vacances je ne me suis jamais vraiment « échappée » de Luanda car je n’en ai pas vraiment senti le besoin, ni trouvé le temps. Mon échappatoire était les expositions et concerts de la Fundacão Arte e Cultura et de la galerie Mov’art, les sorties culturelles de l’Alliance Française ou du Centre Culturel Brésilien, les sorties nocturnes au club S une fois par mois avec mes copines ! Pendant les vacances, l’Ile Maurice, un safari de 2 semaines avec des amis en Afrique du Sud, Bostwana et Zimbabwe inoubliable, l’Afrique du Sud.

Tu as eu de la visite ?
Mes parents sont venus 2 fois et nous sommes allés voir les Quedas de Kalendulas, Pedras Negras (merci les parcours déjà tout fait de VEA !) ; nous sommes allés aussi dans la province du Namibe, Serra Leba et bien sur Mussulo, Cabo Ledo, Sangano, le Kwanza Lodge, le restaurant Maderense (il me manque encore !), Café del Mar...

Namibe

Quel est ton mot portugais/angolais préféré ?

  • Estou a vir/ estou a caminho quand quelqu’un est en retard ou n’est même pas parti encore mais n’ose pas le dire. Je l’ai d’ailleurs fait quelques fois !!
  • E complicado, confusão et 
  • Et nos mots d’encouragement entre collègues : estamos juntos, a luta continua !

Quel a été ton plus gros moment de solitude en Angola ?

Le lendemain de mon arrivée, au supermarché. Je ne parlais pas un mot de portugais et la machine à carte bleu (cartão !) ne marchait pas et je ne comprenais absolument pas ce que disait la caissière. 

Et aussi ma 1ere réunion d’équipe pour le Samusocial ou je ne parlais que très peu portugais. Comme je n’avais pas le choix (portugais ou rien du tout !), mon portugais s’est vite amélioré mais j’ai gardé un bon accent français !

Pour toi les angolais sont... Très résiliants, pacifiques, entiers, plein d’humour.

Lorsque je me suis retrouvée pendant plus de 3h dans les bouchons!

Quelle est la chose la plus excitante que tu aies faite en Angola ?

Tellement de chose ! Avec VEA se sera définitivement le concours photo et ses soirées ventes aux enchères solidaires, très excitante et palpitante !

Des moments VEA...

Mais ce qui me marquera le plus sera la création du centre d’hébergement d’urgence Vivencia Feliz pour enfants des rues. Et bien entendu toutes les rencontres que j’ai faite dans ce pays et qui restent ancrées profondément en moi. Encore merci à tous ceux qui m’ont accompagné dans mes projets (ils se reconnaitront en lisant cet article) et qui ont rendu ma vie tellement spéciale en Angola.

Une adresse bien cachée que tu recommandes : 

Des endroits cachés bien angolais :

  • Manger un bon poisson grillé a Chicala, la barraca da Dona Leya : vous pouvez l’appeler en avance et lui dire ce que vous voulez comme ça pas besoin d’attendre, on lui a même montré comment faire la banana pão frite comme en Côte d’Ivoire qu’elle faisait uniquement pour nous mais si vous lui demandez elle le fera pour vous aussi ! Dona Leya parle un peu français. Sa barraca a un étage avec plein de fleur en plastique partout ! 
  • De la viande grillée au Matadouro de Ramiros. Pour trouver l’endroit demandez aux angolais c’est connu ! C’est après le musée de l’esclavage et répertorié sur google map...
  • Un bon funje avec de la moemba de galinha a Cantinho do Sossego á Talatona. J’adore cet endroit en plein air sous les arbres avec les poules on se croirait à la campagne en pleine ville. Idéal le week end pour trainer, s’assoupir, il y a un petit parc pour les enfants. Ils font aussi du poisson grille, feijoada etc…

Des endroits un peu plus international et moins caché : La Vigia pas loin de l’alliance française et du Maderense, Delicias de Paris...

Et pour ta nouvelle vie tu rêves de quoi ?

Pouvoir continuer à voyager et faire des rencontres et bien sûr participer à des projets tournés vers ceux qui en ont le plus besoin mais là où nous sommes maintenant c’est un peu plus compliqué….

Merci Estelle !
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