Le Samusocial International en Angola
En ces temps difficiles, l’aide des associations présentes en Angola est cruciale. Aujourd’hui, nous vous présentons le Samusocial International et ses actions pour les enfants des rues de Luanda.
Le Samusocial International de Luanda (SSIL) est présent en Angola depuis 2011, il est représenté par Estelle Dodge dont nous avions parlé lors d’un entretien.
Le SSIL travaille avec un partenaire local, le centre d’accueil pour jeunes enfants, CACAJ (Centro de Acolhimento de Criancas Arnaldo Janssen) qui existe depuis 22 ans. Il accueille environ 120 garçons de 8 à 18 ans.
Les domaines d’action du Samusocial de Luanda sont essentiellement :
- le renforcement des capacités du partenaire local, le CACAJ.
- la mise en œuvre d’une équipe mobile d’aide (EMA),
- la sensibilisation du public au phénomène des enfants et jeunes de la rue,
- l’organisation de cycles de formations et de séminaires d’échange pour les travailleurs des différentes structures d’accueil et des institutions angolaises, agissant contre ce phénomène.
L'équipe
1- L’Equipe Mobile d’Aide (EMA) qui fait les maraudes 5 nuits sur 7 est composée de :
- 1 infirmier : Fortuna Da Costa
- 1 travailleur social : Cosme Mateus
- 1 chauffeur/accueillant social : Xavier Chandy
- 1 psychologue : Samba Jeronimo (une fois par semaine)
Tous sont employés du CACAJ le centre d'accueil pour enfants en situation de risque, le partenaire du Samusocial.
2- L’Equipe du CACAJ :
Le CACAJ a également des travailleurs sociaux de jours dont Carla Colar qui suit les enfants amenés par l'EMA au centre. Son équipe bénéficie également d’aide de la part :
- des éducateurs
- des volontaires
- du personnel en charge de la logistique du centre (alimentation, buanderie, entretien etc...)
Tous les soirs de la semaine, un véhicule circule dans le centre-ville de Luanda afin d’offrir une aide médicale et psychosociale d’urgence aux exclus. À son bord, une équipe de trois personnes composée d’un infirmier, d’une assistante sociale et d’un animateur part à la rencontre des groupes d’enfants vivant dans les rues de Luanda pour leur offrir des soins médicaux et une prise en charge sociale. Ce système de maraude, créé par le Samu social international avec le centre d’accueil pour garçons angolais Arnaldo-Janssen (CACAJ), est une première en Angola.
Avant les enfants des rues étaient des orphelins ou des déplacés de la guerre civile, qui a duré jusqu’en 2002. Les enfants que l’on retrouve dans les rues de Luanda actuellement ont souvent été amenés à fuir le domicile parental après des violences familiales physiques ou psychologiques, ou sont accusés de sorcellerie. Parfois la dislocation familiale entraine une maltraitance de l’enfant. Il doit aller vivre avec ses beaux-parents et cela ne se passe pas bien, il est rejeté ou complètement négligé…
Ces jeunes exclus rejoignent le centre-ville de Luanda où ils font des petits boulots la journée avant de chercher abri pour passer la nuit. Faute de place dans les orphelinats et les centres d’accueil existants, ces enfants sont livrés à eux-mêmes. Il est parfois difficile d’établir un lien avec eux et d’assurer un bon suivi car beaucoup disparaissent sans laisser de traces, ils vont au gré du vent, sont très mobiles souvent en fonction du travail qu’ils trouvent.
Outre la recherche de fonds et l’organisation concrète des maraudes, le Samu social et son partenaire angolais ont fait un important travail de formation et de sensibilisation du personnel local ainsi que des autorités et des autres acteurs sociaux.
En cas d’urgence médicale, l’équipe assure le transfert de l’enfant vers un hôpital. Et, dès que possible, elle recueille les plus fragiles pour les héberger dans le centre avant d’essayer de les réintégrer dans leur famille.
Grâce à la collecte d’informations réalisée lors des maraudes, l’organisation a constitué une base de données sur ces enfants et jeunes de la rue pour améliorer la connaissance des pouvoirs publics et autres acteurs sociaux à leur sujet. La considération pour eux a nettement évolué, ils sont moins pointés du doigt et plus respectés par la population angolaise.
Quelques chiffres
500+ enfants et jeunes enregistrés dans la base de données
- Plus de 1000 consultations médicales
- Plus de 650 entretiens psychosociaux
- 60 nouveaux enfants rencontrés par l’EMA
- 67 enfants orientés vers un centre d’accueil, principalement le CACAJ
- 176 maraudes
- 25 enfants accompagnés à l’hôpital ou en clinique
- 6 cas de tuberculose en rue depuis début 2016
Comment aider le Samusocial International ?
Le SSI de Luanda est financé à 75% par l’Union Européenne, il lui faut donc trouver les 25% restant. Les entreprises locales et internationales présentes en Angola aident ponctuellement la structure, mais en ces temps de crise il reste difficile de trouver des financements pérennes.
Le volontariat est toujours bienvenu surtout si les personnes impliquées viennent régulièrement pour développer une véritable relation de confiance avec des enfants qui ne croient plus en l’adulte. Les prendre en petit groupe de 3 ou 4 pour les éveiller, les amener visiter un musée ou rencontrer d’autres enfants, sont autant de petits gestes qui leur permettrait de voir autre chose et de renouer un lien rompu depuis longtemps avec la société.
Les dons en nature les plus appréciables sont des fruits et légumes et de la viande pour l’alimentaire, des produits d’hygiène (papier toilette, savons, dentifrice, shampoing…), des fournitures scolaires (cahiers, stylos, feutres…) surtout pour le CACAJ.
La vente aux enchères Vos Œuvres pour Nos œuvres prévue le jeudi 14 avril prochain à l’hôtel Epic Sana en partenariat avec plusieurs artistes permettra de récolter une somme d’argent qui sera remise intégralement au SSI de Luanda et qui aidera entre autre au financement des postes suivants :
- L’entretien de la structure même du CACAJ (bâtiments, toiture…)
- L’achat de matelas pour les dortoirs
- L’entretien du véhicule qui sert aux maraudes
- Les soins de santé
- Les 450 repas servis par jour
Nous vous invitons à venir nombreux le jeudi 14 avril à partir de 18h à l’Epic Sana, ce sera l’occasion de partager un moment convivial tout en faisant une bonne action !
Contact
Vous pouvez contacter Estelle par e-mail.
Sources :
Crédit photos : Anne-Laure Séret, presse