Le café en Angola ou à la reconquête de l’or marron

Carole Roche - 1 décembre 2015

L’Angola fut pendant très longtemps le 4ème exportateur de café mondial. On dit que le pays s’est construit grâce au café. Mais la guerre civile a eu pour conséquence l’effondrement de ce commerce. Le gouvernement souhaite, aujourd’hui, relancer cette économie en mettant le café angolais sur la scène internationale.

L'Angola fut pendant très longtemps le 4ème exportateur de café mondial. On dit que le pays s'est construit grâce au café. Mais la guerre civile a eu pour conséquence l'effondrement de ce commerce. Le gouvernement souhaite, aujourd'hui, relancer cette économie en mettant le café angolais sur la scène internationale.

"Depuis le retour de la paix en 2002, il tente de raviver cette filière pour encourager l'essor de l'agriculture et la diversification de l'économie. Mais, après tant d'années d'abandon, il est bien difficile de remettre les grandes exploitations en état et les petits producteurs peinent à améliorer leur productivité. Pour beaucoup, le soutien de l'Etat au secteur n'est pas assez fort", propos d'Estelle Maussion pour RFI recueillis en février 2015.

En effet, le café a connu ses heures de gloire avant qu'éclate la guerre civile qui a ravagé le pays. Pendant cette période d'instabilité politique et d'exode rural, les "Fazendas" de café ont été désertées ou utilisées pour d'autres cultures car le secteur du café souffrait d'un déficit de personnel qualifié et d'infrastructures pour soutenir le développement et la recherche par rapport aux autres cultures disponibles sur le marché intérieur .

C'est en 1998 que la société Angonabeiro entre sur le marché angolais pour pallier à ces carences et faire revivre la culture du café. Elle accompagne les producteurs locaux de la plantation à la cueillette du café.

De cette initiative sont nés le café Ginga, commercialisé uniquement en Angola, et Delta cafés, ceux-ci s'exportant dans plus de 30 pays à travers le groupe Nabeiro.

Aujourd'hui, l'Angola, et pas seulement, connaît une crise sans précédent. Ayant tout misé sur l'industrie pétrolière, le pays se trouve en difficulté et voit donc la nécessité de diversifier son économie, en relançant l'agriculture et notamment la culture du café.

Déjà en 2014, le directeur général de l'Institut National de Café (INCA), João Ferreira, annonçait une volonté des producteurs d'augmenter leur production dans un interview pour Angop.

L'objectif aujourd'hui est clair et a été rappelé lors de l'Assemblée Générale de l'Organisation Inter-Africaine de Café (OIAC), organisation qui regroupe 25 pays africains qui s'est tenue la semaine dernière : faire du café angolais un produit compétitif et reconquérir le marché international.

La production de café est essentiellement basée dans les régions de Uige, du Kwanza Nord et du Kwanza Sud. Lors de votre séjour en Angola, profitez d'un long week-end pour aller du côté de Calulo et visiter la Fazenda de Cabuta. On y fabrique encore du café "Bela Negra". La fazenda et la chaîne de production font l'objet d'une belle balade !

Cette semaine a lieu la Luanda Week Coffee durant laquelle des restaurants proposent menus et cocktails avec pour ingrédient principal le café. En partenariat avec Delta Cafés, ce projet est le reflet de la volonté nationale de remettre le café sur le devant de la scène et ainsi de faire de cet or marron un élément moteur de la croissance économique du pays.

© Anne-Laure Seret et Paola Angel

Sources : verangola, RFI, Portalangop, Angonabeiro

Articles similaires
Contactez-nous