Chronique : les français vus par les angolais

Carole Roche - 11 décembre 2015

Fins gourmets, râleurs, romantiques à bicyclette, travailleurs, arrogants, qui débattent sur tout , tout le temps, quand ils ne sont pas en grève. Ah, ces bons vieux clichés qui font de la France un pays peuplé de croqueurs de grenouilles et de buveurs de vin!

Fins gourmets, râleurs, romantiques à bicyclette, travailleurs, arrogants, qui débattent sur tout , tout le temps, quand ils ne sont pas en grève. Ah, ces bons vieux clichés qui font de la France un pays peuplé de croqueurs de grenouilles et de buveurs de vin!

Mais que pensent vraiment de nous les étrangers et particulièrement nos amis angolais ?

VEA a voulu savoir. Voici votre chronique du vendredi à travers laquelle vous en découvrirez un peu plus sur ce "français" qui ne cesse d'alimenter les discussions en ce moment.

A vos baguettes et vos bérets, ça promet d'être intéressant !!!

Jo Ann Von Haff, écrivaine angolaise

 

Jo AnnVEA : Quelle est votre relation avec la France ?

Jo Ann : Quand j'étais petite et je vivais à Cuba, mes parents ont décidé de nous mettre, mes aînés et moi, à l'école française. Comme il y avait déjà une école française à Luanda, le suivi serait facile. C'est par l'école que j'ai découvert la France.  Jusqu'à mes dix-neuf ans, j'ai fréquenté des écoles françaises à Cuba, en Angola, au Portugal et en Afrique du Sud. C'est tout naturellement que j'ai choisi la France pour mes études universitaires et j'y ai vécu plusieurs années.

VEA : Pourquoi aimez-vous la France? Dites le nous!
Jo Ann : Jusqu'à mes dix-neuf ans, je ne connaissais la France que par les livres, par ce que me racontaient les camarades français, par les crêpes qu'on mangeait aux kermesses, par les cahiers Seyès qu'on ne retrouvait nulle part, par Les Z'amours que je regardais sur CFI ou Questions pour un champion sur TV5. Ce n'est qu'à dix-neuf que j'ai connu vraiment la France. Par les boulangeries de quartier (et les vingt kilos pris !), par les livres que je pouvais acheter à ma guise à la Fnac, par les bloc-notes Seyès que je pouvais acheter sans compter chez Gibert Joseph, par les Prince de Lu qui étaient disponibles dans chaque supérette. Par les cuisses de grenouilles que j'ai mangées une fois et par les escargots que j'adore ! Par les romans que j'écris en français alors que ma langue natale est le portugais.

J'ai découvert un monde qui ne m'avait été accessible que par procuration pendant toute ma jeunesse, et j'étais un peu comme Charlie dans la Chocolaterie. La culture, la langue, les gens... Et Montpellier.

VEA : Quels sont vos expressions, vos phrases ou vos mots préférés? 
Jo Ann : Coquelicot et coccinelle. (Peut-être même straciatella. J'ai vu trop de pubs...)
VEA : Pouvez-vous décrire les français en trois mots ?
Jo Ann : Passionnés (même dans la râlerie), chauvins (je le serais, moi aussi, si j'étais française !), épicuriens (la vie).
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